UTMB en off, en solo et sans assistance en 38h23. #utmbfortheplanet
C’est carrément une autre dimension !
Outre une logistique particulière due à l’absence de l’assistance (sac à dos plus lourd, ravitos aux refuges et/ou dans les villages traversés), je n’ai croisé personne pendant deux nuits : de Chamonix à Courmayeur, puis de Champex à Chamonix ! Heureusement j’ai pu bénéficier de « l’appel à un ami » (ma femme et mon fils) dans les moments difficiles.
Je croyais me connaitre pas trop mal. Mais pour arriver à bout de cette balade, il fallait que je puise dans mes ressources encore cachées, tout au fond de moi.
Pour donner suite à vos questions sur la gestion de mon UTMB en OFF, en SOLO et SANS ASSISTANCE, voici mon retour d’expérience :
1. Départ mercredi 26/08 à 18h, arrivé à Cham vendredi 28/08 à 8h23.
2. Passages (temps de course) : Contamines 4h30, Chapieux 8h10, Col de la Seigne 10h30, Courmayeur 14h30, Grand Col Ferret 20h30, Champex-Lac 25h30, Vallorcine 33h00, Chamonix 38h23.
3. Non, je ne suis pas parti comme Pau Capell avec un sac à dos de 2,5 litres.
4. Pas de drop bag à Courmayeur ni à Champex. C’était un VRAI OFF SANS ASSISTANCE.
5. Conditions météo prévues (et rencontrées) : temps sec, très froid et venté (40-50km/h) dans la deuxième partie de nuit, température ressentie au col de la Seigne 3°, très chaud dans la journée dans le Val Ferret italien et suisse.
6. Mon matériel : sac à dos 15 litres, une pharmacie bien rempli en prévision du parcours en solitaire avec un risque (mesuré) de blessure, short, t-shirt, seconde couche à manches longues non réglementaire (moins de 180 grammes), goretex Shakedry utilisé comme coupe-vent pendant les deuxièmes parties de nuits, pantalon imperméable jamais utilisé, gants coupe-vent (pour les nuits également), casquette, NOK (utilisé dans la journée quand il faisait très, très chaud – frottement dans le bas du dos), chaussures Hoka Speedgoat 4 (gauche enlevé une seule fois pour appliquer la NOK sur le petit orteil – ampoule en formation), une seule paire de chaussettes, frontale Petzl Swift RL + Petzl Elite (non utilisé)
7. Hydratation : ceinture porte bidon 2x500ml, boisson énergétique en 6 dosettes (une dosette de 500ml pour deux bidons), 6 pastilles d’électrolytes Ta. Sur le parcours je remplissais les bidons dans les ruisseaux et les fontaines dans les villages traversés. Pas de filtrage ni pastilles désinfectantes. À quelques exceptions près (Bovine), l’eau est parfaitement potable, je la bois depuis 40 ans. À deux reprises j’ai acheté une bouteille d’eau pétillante de 50cl, parce que j’en avais envie.
8. Alimentation : Je suis parti avec 6 pompotes, 2 barres énergétiques hyperprotéinées, 4 gels avec de la caféine, 10 barres énergétiques classiques. J’ai complété dans une supérette à la Fouly : 4 pompotes, 1 barre protéinée, 2 barres énergétiques.
9. Ravitaillements chauds/solides : Contamines (double espresso, panaché, perrier citron), Courmayeur (double espresso, oranges pressées, 2 croissants à la crème), La Peule (omelette 3 œufs tomates/jambon, bière sans alcool 33cl, thé froid), Issert (double espresso, panaché).
10. Sommeil : Très, très mal géré cette fois-ci ! Première nuit sans dormir passe comme d’hab très bien. Mais la chaleur dans le Val Ferret m’épuise et me donne envie de dormir. Dans la montée de la Bovine je tiens à peine debout. Je devais m’arrêter pour une petite sieste depuis longtemps déjà ! Au Col des Montets, je me rends compte qu’il est impossible de continuer comme ça. Je m’assois à l’abri du vent et au chaud dans les toilettes du Chalet de la Réserve et je m’endors pour 15 minutes. Au réveil je suis comme un nouveau-né ! La Tête aux Vents passe en 1h35, mon temps à l’UTMB 2019 !
11. Dégâts : Aucun musculaire. Cheville droite légèrement foulée dans la descente de la Croix du Bonhomme (vite oublié), une minuscule ampoule sur le petit orteil gauche, une irritation dans le bas du dos dû au frottement. Fatigue générale en voie de disparition.